Basé au Sénégal depuis 2012, Jérémie Petit est le fondateur d’Oxygen Africa,
société de production audiovisuelle et d’African Victory, label musical. Il est également le
partenaire stratégie d’Haute Épicure, maison de haute couture parisienne.
Il est aujourd’hui Président des Commissions Industries Culturelles et Créatives (ICC) au Conseil National de l’Entreprenariat et à la Chambre des Investisseurs Européens au Sénégal (Eurocham Sénégal)
“Ensemble, faisons rayonner les Industries Culturelles & Créatives en Afrique”
Entrepreneur « créatif » dans l’âme, Jérémie Petit a quitté la France et Paris, sa ville natale pour poser ses valises au Sénégal, à Dakar (sa ville d’adoption) il y une dizaine d’années pour vivre « Le Rêve Africain ». Président des commissions des Industries culturelles et créatives (ICC) du Conseil national de l’Entrepreneuriat (CNE) et président de la commission des ICC (Industries culturelles et créatives) d’Eurocham Sénégal, il se définit comme « un entrepreneur à temps complet et un musicien à temps partiel ». Un pont entre Paris et Dakar Lesfrancais.press : « Quel regard porte le plus parisien du Sénégalais sur les relations France / Sénégal ? » Jérémie Petit : « Mon regard est empreint d’espoir, de positivité et de réalisme. En arrivant ici, j’ai tout de suite été frappé par l’énergie, la jeunesse et la vivacité du tissu social. Il y a dans ce pays une forme de dynamisme brut, un désir d’avancer et de se réinventer, qui m’a immédiatement séduit. Je suis parisien de naissance, mais quand je me suis posé au Sénégal, j’ai vu un territoire en construction, un écosystème encore malléable, dans lequel il est possible de bâtir, d’innover, de contribuer. Le Parisien, et plus précisément le banlieusard, que je suis s’est dit : avant que Paris ne devienne Paris… il a bien fallu un commencement. Pourquoi ne pas participer, ici, à quelque chose qui se construit ? « Le monde nous appartient par la force de nos rêves et notre capacité à transformer les contraintes en ressources » Jérémie Petit, président de la commission des Industries culturelles et créatives d'Eurocham Sénégal Jérémie Petit_ DG Oxygen Africa et Président des Commissions des Industries culturelles et créatives du CNE et dEurocham Sénégal Jérémie Petit_ DG Oxygen Africa et Président des Commissions des Industries culturelles et créatives du CNE et dEurocham Sénégal À Paris, j’ai grandi loin des Grands Boulevards, « de l’autre côté du périph » et ça t’apporte une vision du monde débrouillarde que j’ai retrouvé ici : le monde nous appartient par la force de nos rêves et notre capacité à transformer les contraintes en ressources – portés par la volonté d’apporter notre pierre à l’édifice. Le Sénégal est en train d’écrire ses prochaines décennies. Le Sénégal n’est pas en voie de développement. Il est en développement, et tous les ingrédients sont là pour un Lesfrançais.press : « Vous sentez-vous parfaitement intégré dans la société sénégalaise ? » Jérémie Petit : « Je ne me suis jamais senti étranger ici. Le Sénégal est un pays d’accueil, dans le vrai sens du terme. L’hospitalité y est une valeur fondatrice. C’est un lieu où, si vous venez avec sincérité, vous serez écouté, observé, accepté. « Aujourd’hui, je ne vis pas au Sénégal : je vis avec le Sénégal » Jérémie Petit, président de la commission des Industries culturelles et créatives d'Eurocham Sénégal Encore une fois, grâce à mon parcours, j’ai toujours appris en observant, en m’adaptant et en allant à la rencontre de l’autre. Mais l’intégration ne va pas de soi, elle se construit. Elle demande du respect, de l’écoute, de la patience et, surtout, de la curiosité. Apprendre quelques mots de wolof, comprendre les subtilités culturelles, adapter sa posture en fonction des contextes… tout cela fait partie du processus. Cela vaut tant dans la vie personnelle que dans les dynamiques professionnelles. Aujourd’hui, je ne vis pas « au Sénégal » : je vis « avec » le Sénégal. Cette nuance est importante. » Lesfrançais.press : « Vous êtes perçu comme l’une des figures majeures de la culture créative au Sénégal. Qu’est-ce que cela représente pour vous ? » Jérémie Petit : « C’’est un honneur, mais surtout une responsabilité. Je suis arrivé au Sénégal avant que l’engouement pour les « repats » et les « expats » ne se généralise. À cette époque, il n’y avait pas de carte toute tracée, pas de mode. Il fallait oser, essayer, échouer parfois, recommencer souvent. Jérémie Petit DG Oxygen Africa Jérémie Petit DG Oxygen Africa À cette période, je suis venu avec une ambition simple : faire, créer, construire. Pas pour suivre une tendance, mais pour incarner une vision. L’audiovisuel, la communication, la musique, la mode : ce sont autant de terrains sur lesquels j’ai tenté de poser des fondations. J’étais jeune, passionné, avec une envie viscérale de créer : des images, du son, du lien. C’est ainsi qu’est née Oxygen Africa, puis African Victory, Dans Ta Zone, et d’autres projets qui m’ont permis d’exister dans un écosystème encore en gestation. Je tente d’apporter ce que je suis : un bâtisseur, un passeur et un entrepreneur qui connaît la réalité du terrain. Aujourd’hui, Dakar est devenu un carrefour incontournable des industries créatives en Afrique. Être considéré comme un acteur de cette dynamique est à la fois un honneur et une responsabilité. C’est à la fois un accomplissement personnel et un appel à continuer de structurer, d’ouvrir des portes, de faire émerger d’autres talents. » Lesfrancais.press : « Comment se déclinent vos engagements dans la culture ? » Jérémie Petit : « Ma trajectoire s’est construite autour d’une conviction : la culture n’est pas un supplément d’âme, c’est un moteur économique, social et identitaire. J’ai commencé comme artiste, puis j’ai compris que pour aller plus loin, il fallait structurer, investir, entreprendre. Cela m’a amené à fonder Oxygen Africa (audiovisuel), African Victory (musique), Dans Ta Zone (événementiel régional), et à contribuer dans un beau et prestigieux projet dans le secteur de la mode. Aujourd’hui, mon engagement passe aussi par l’institutionnel : je préside les commissions ICC du CNE et d’EUROCHAM Sénégal, accompagné par Jean Fall le Vice-Président des Commissions ICC, Neila Baba Aïssa Coordinatrice Générale et sous la supervision de Mohamed El Bachir Niang le Président Fondateur du CNE, deux espaces de plaidoyer et d’action où je m’efforce de faire entendre la voix des acteurs créatifs et culturels, de défendre leurs intérêts au plus haut niveau économique, et de contribuer à l’émergence d’une économie culturelle forte, autonome et durable. On a eu l’illustration dans de nombreux autres pays : le pouvoir du rayonnement culturel. Pourquoi ne pas hisser le Sénégal au plus haut rang ? » Jérémie Petit et les membres d'Eurocham Sénégal Jérémie Petit et les membres d'Eurocham Sénégal Lesfrançais.press : « Vous vous définissez comme un entrepreneur à temps plein et un musicien à temps partiel. Que voulez-vous dire par là ? » Jérémie Petit : « Je suis d’abord un artiste – autodidacte – devenu entrepreneur par nécessité. L’entrepreneuriat, c’est mon quotidien. C’est la rigueur, les rendez-vous, les budgets, la structuration des idées pour qu’elles deviennent des projets viables. C’est une posture exigeante, surtout dans un environnement en construction. « La semaine, je suis stratège, producteur, manager. Le soir venu, je redeviens créatif, rêveur, compositeur » Jérémie Petit, président de la commission des Industries culturelles et créatives d'Eurocham Sénégal Mais je n’ai jamais cessé d’être musicien. C’est ce qui m’équilibre. La musique, c’est mon souffle. Je lui consacre le temps qu’il me reste, souvent les vendredis soirs, les week-ends, les nuits. J’ai appris à cloisonner pour ne pas m’éparpiller. La semaine, je suis stratège, producteur, manager. Le soir venu, je redeviens créatif, rêveur, compositeur. Ce rythme me permet de rester connecté à ce que je suis profondément, tout en tenant mes engagements professionnels. » Lesfrancais.press : « Avez-vous parfois la nostalgie de la France, de Paris, de votre "banlieue" native ? » Jérémie Petit : « Oui, régulièrement. Je suis profondément attaché tant à Paris qu’à sa périphérie dans laquelle j’ai grandi. Ses cultures multiples et profondes, l’énergie intense qu’on y retrouve, et aussi ses contradictions. J’y ai mes repères, mes souvenirs, mes lieux préférés. Tout cela m’a façonné. J’aime aussi la France des campagnes, celle que l’on découvre en voiture, au fil des routes. J’ai un faible particulier pour la région champenoise, où se mêlent calme, élégance et terroir – un charme discret et intemporel que j’apprécie beaucoup. Mais cette nostalgie n’est pas un regret. C’est une richesse intérieure, un lien affectif. Elle me rappelle d’où je viens, ce qui m’a forgé… et ce que j’apporte aujourd’hui, ici, au Sénégal. »
Jérémie Petit : c’est l’histoire d’un jeune afro-caribéen qui a grandi en banlieue nord parisienne dans une famille guadeloupéenne et qui a cru en son rêve. La « terre mère » est devenue sa terre d’adoption, le Sénégal son terrain d’expansion à la fois personnel et entrepreneurial. En 2013, Jérémie remporte un appel d’offres d’Orange Sénégal pour la réalisation d’un spot de pub qui va le faire connaître du grand public et des pro. C’est le coup de boost dont le français avait besoin pour se faire définitivement sa place au soleil de Dakar. Aujourd’hui, sa société de production audiovisuelle Oxygen Africa est devenue le représentant exclusif de Panavision et de Panalux en Afrique de l’ouest et centrale. Avec son équipe, il entend positionner Oxygen Africa, sa société comme le producteur exécutif incontournable pour le cinéma dans cette partie du continent. Pour Jérémie, l’Afrique, est une terre d’opportunités où il s’est trouvé. Diasporamix l’a rencontré. Ton portrait-robot : Jeremie Petit, plus connu sous le nom de Jam C – 35 ans originaire de la Guadeloupe. Né à Paris. A grandi à Fosses, dans le 95 et vit depuis 10 ans au Sénégal. Marié, deux enfants. Fondateur de Oxygen Africa, une société de production audiovisuelle et African Victory, société de production musicale. Comment tu te définirais en une phrase ? Je me définis comme quelqu’un qui aime la vie, quelqu’un d’audacieux, de passionné avant tout. Je vis au Sénégal, grâce à la production d’un clip. Je suis tombé sous le charme du Sénégal et j’ai vu en le pays de la Teranga une vraie terre d’opportunités.
Tu es un businessman ? Je suis un entrepreneur avant tout. Je suis un homme d’affaires autodidacte. J’ai grandi en banlieue nord parisienne, à Fosses, dans le 95 et dans mon parcours, j’ai toujours eu des rêves, de l’ambition, j’ai toujours voulu arriver à quelque chose dans ma vie, j’ai toujours été convaincu que j’allais faire quelque chose de passionnant, je ne savais pas quoi exactement, et de fil en aiguille, les opportunités, je me suis d’abord retrouvé à faire de la musique et à découvrir le milieu de l’audiovisuel, et de là, à faire le pont entre Paris et Dakar Si je te dis communauté ? C’est une bonne chose, mais après, ne nous enfermons pas non plus. C’est bien d’y appartenir, de la revendiquer, de mettre en exergue ce qui a de positif, parce que c’est ce qui fait ce que nous sommes, mais nous restons des êtres humains avant tout, il faut être ouvert au monde et être ouvert à la vie, et c’est ce qui explique qu’on se retrouve face à de belles surprises, à de belles opportunités. C’est ce qui résume en tout cas, le début de mon parcours. Comment tu te définirais ? Guadeloupéen, français, africain ? Est-ce important ou pas d’ailleurs ? Je me définis comme un ultramarin, Afrocaribéen au départ, c’est essentiel pour moi, de nationalité française de surcroît. Je vais employer une formule connue : je suis un citoyen du monde. J’aime les gens, j’aime la vie, j’aime le contact avec les humains. On s’enrichit tous des uns des autres. De mon parcours atypique, sur le terrain, j’ai pu me nourrir de l’expérience, de la connaissance, du savoir des uns et des autres. Et c’est ce qui a fait ce que je suis aujourd’hui. Tout à l’heure tu as repris une formule de Kery James : on n’est pas condamné à l’échec. Oui, et il le dit très bien. Moi pour ma part, je me suis condamné à réussir. C’est ce que je dois dire. Dès le départ, j’ai eu cette pleine conviction que j’allais arriver quelque part, je ne savais pas où mais que j’allais faire quelque chose de passionnant. Je me suis donné les moyens, même si les moyens au départ n’étaient pas là. J’ai tout fait à la mesure de mes possibilités pour franchir les étapes. Il est vrai que je suis beaucoup tombé. J’ai fait un nombre incalculable de chutes, mais mes chutes d’hier sont ma réussite d’aujourd’hui. De toutes ces épreuves, j’ai appris à chaque fois. Quels sont pour toi les facteurs de réussite ? Déjà, il faut avoir une ambition. Le premier facteur que je dis à mes collaborateurs, c’est la passion. On réussit plus vite si on est passionné. Souvent, quand on crée quelque chose, quand on travaille sur un projet, la passion nous fait dépasser les limites en termes de rendu, de finalité de création. Dans ton parcours, il y a eu des rencontres aussi… Oui, il y a eu des rencontres, j’ai parlé de relations humaines, de communication, d’une soif permanente d’interagir avec les autres ; et l’audace aussi. Ça été quelque chose de considérable qui fait partie de moi, et qui a fait que j’ai dépassé le stade de l’appartenance à un milieu social, du statut pour aller à la rencontre des uns et des autres, me présenter et voir quelles étaient les possibilités d’affinités déjà en tant qu’être humain. A quoi faut-il renoncer pour réaliser son rêve ? Je ne pense pas qu’il faille renoncer à quelque chose pour réaliser son rêve. Au contraire, il faut croire en soi. Cette foi en la vie, en soi, en ce que nous sommes, chacun d’entre nous a des compétences, des qualités, des spécificités qui sont les nôtres, qui font qu’à un moment notre destin se réalise à sa façon. Et on a chacun un destin qui est le nôtre, qui est particulier. Je n’ai pas la réussite d’un autre, un autre n’aura pas la mienne.
Il faut se concentrer sur soi-même. C’est très important, ne pas regarder le rêve d’un autre. Vivre le sien. Essayer de se trouver déjà, ce qu’on veut, ce qu’on aime dans la vie, c’est l’élément de départ, ce dans quoi on est à l’aise et après chercher les moyens d’y aller, de se mettre dans cette voie -là, de persévérer. Tes origines guadeloupéennes, t-ont-elles aidé dans ton parcours ? Ont-elles été un frein ? Moi déjà, mes origines n’ont pas été un frein. Je suis issu d’une famille croyante, modeste qui m’a éduqué avec de vraies valeurs. C’est cette éducation qui m’a permis de m’adapter à tous les milieux, à tous les écosystèmes. Cependant quand j’ai été en Afrique pour la première fois, j’ai été très touché d’être sur la terre mère, et d’être dans une zone où des Noirs réussissent dans l’entreprenariat et sont aussi nombreux. Et ça a été une motivation pour moi et peut-être que le fait d’être Guadeloupéen, je m’y suis senti à l’aise, je me suis senti chez moi très rapidement. J’ai toujours eu le sentiment que j’étais chez moi en Afrique. Certains de mes amis me vannent en me disant que je suis même plus Africain que francophone entre guillemets. Mais je revendique mes origines Guadeloupéennes, j’en suis fier, et j’espère pouvoir retourner en Guadeloupe cette année et puis témoigner de ce parcours atypique. En témoigner aussi dans mon quartier d’origine en France. Et j’invite vraiment toute la diaspora, toute la communauté à regarder ce qui se passe sur ce continent, qui est une vraie terre d’opportunités. Où il y a de belles choses qui sont possibles. Quelles sont les prochaines étapes pour toi ? Les prochaines étapes, c’est de continuer à travailler sur le développement des deux labels que j’ai fondés. Oxygen Africa qui est une société de production audiovisuelle, qui a commencé par faire des clips, des films publicitaires, qui fait beaucoup de production exécutive pour des structures de production étrangères et qui est aujourd’hui une vraie référence connue et reconnue en local. Aujourd’hui, nous sommes basés à Dakar au Sénégal, en sous- régional, Afrique de l’ouest et Afrique centrale et aussi à l’international parce que nous avons beaucoup de partenaires étrangers qui viennent travailler avec nous… nous voulons continuer à la développer, à la consolider et à l’amener le plus loin possible dans son expansion ; et notre jeune label de musique African Victory, pareil. C’est un projet qui me tient particulièrement à cœur, parce que j’ai commencé par la musique. Dernièrement, j’ai repris un peu le micro avec un collègue, parce que j’ai eu la chance aujourd’hui, d’avoir mes propres moyens pour autoproduire notre musique et je souhaite structurer ce label de la même façon que j’ai structuré Oxygen Africa, la maison mère, et permettre à des jeunes afro caribéens, africains, sénégalais, ivoiriens, peu importe le pays, de faire connaître leurs talents.
« Je me suis tout de suite senti à l’aise sur le continent africain. » Jérémie Petit aka JamC est un artiste dans l’âme et un homme d’affaires aguerri. Pur produit autodidacte, le natif de Paris est aujourd’hui à la tête d’une structure incontournable dans le secteur de la communication audiovisuelle : Oxygen Africa. Afin de se donner les moyens de son ambition, JamC est rentré sur le continent pour vivre le rêve Africain. Installé au Sénégal depuis bientôt 10 ans, le Guadeloupéen fait partie de cette diaspora actrice et partenaire de l’Afrique qui gagne. Du clip vidéo rap aux campagnes institutionnelles, il est aujourd’hui une référence internationale et vient de signer la production exécutive du dernier clip de Booba, DKR.Rencontre avec un Guadeloupéen de Dakar. D’artiste vous passez à la réalisation de clips, comment s’est faite la transition ? J’ai eu la chance de recroiser Olivier Cerejo Meneses, la personne qui m’avait fait entrer dans un vrai studio d’enregistrement pour la première fois. OCM, comme on le surnomme, m’a directement donné ma chance. Il venait de rentrer en France et avait réalisé un clip pour le groupe de rap L’Émeute (94), avec un matériel très qualitatif pour l’époque (Caméra 35 mm), et des codes esthétiques américains. Il m’a donné ce clip et m’a dit d’en faire la communication. Je n’étais pas du tout un business man mais peut-être que j’avais un début de fibre commerciale. Après ça, les premiers projets sont tombés. https://www.youtube.com/watch?v=qeYpfyboUTI Vous entrez dans le monde des grands de la musique avec le clip 94 de Rohff, comment se fait la rencontre ? J’étais en train de regarder le journal télévisé avec ma mère et je reçois un appel: « Allô, c’est toi le manager du réalisateur ricain ? », c’est Rohff, rendez-vous demain chez Hostile. » Du jour au lendemain, moi qui faisais le pied de grue devant les maisons de disques et les radios quelques mois plus tôt, je me retrouve à la table de Benjamin Chulvanij, patron du label de l’époque et Nathalie Canguilhem, réalisatrice très connue. C’est là que ça a vraiment commencé. Nos clips étaient systématiquement dans le top 3 des playlists des chaînes de TV musicales francophones, d’ailleurs nous avons remporté le prix du meilleur clip vidéo de l’année avec un clip du groupe de rap “Sniper” au 1er Hip Hop Awards organisé à l’Olympia. On faisait partie des structures de vidéo les plus consultées dans le milieu de la musique urbaine. On a réalisé plus d’une cinquantaine de clips, principalement pour des majors, et quelques uns pour des labels indépendants dont celui de Booba à l’époque, Tallac Record, avec le clip Baby avec Nessbeal et quelques uns des premiers clips en major de La Fouine. Cette mentalité d’entrepreneur vous est venue au fur et à mesure des projets ? Oui je suis un pur produit autodidacte. Je suis un produit de banlieue parisienne qui s’est forgé sur le terrain et comme je ne suis pas d’un profil à travailler pour les autres, j’ai cherché à entreprendre très rapidement. J’ai toujours considéré qu’il n’y avait pas de barrière à mes rêves. Quand on entreprend c’est qu’on a forcément la fibre au départ. Je me suis dit que j’allais le faire dans quelque chose qui me passionne.
Vous vous orientez ensuite vers la publicité, pourquoi ce choix ? Ce doit être mon côté homme d’affaires et aussi la situation de l’époque. Il faut savoir que dans la musique, on a connu la coupe budgétaire due à l’apparition des plateformes de téléchargement gratuits de la musique sur internet. Si avant on avait 30 000 euros pour un clip, on se retrouvait du jour au lendemain avec 7 ou 10 000 euros. A un moment on s’est posée la question : c’est quoi la next step!?. Le secteur publicitaire offrait de bonnes perspectives et nous permettait de continuer à nous exprimer dans un secteur artistique. La transition a-t-elle été difficile ? Ça n’a pas été facile au début. Nous avions la chance de travailler pour de grandes compagnies (Sony BMG, Universal, Warner…), et ces relations dans l’industrie du disque nous ont aidés à décrocher des rendez-vous dans le milieu de la pub. Les rencontres avec les patrons d’agences de communication se passent bien mais, on te fait gentiment comprendre que les choses sont déjà verrouillées, qu’ils ont leurs habitudes, leurs partenaires, et que les profils de clippers, de musique urbaine de surcroît, ne vont pas forcément convenir. Avec le temps et beaucoup d’efforts ces mêmes entités font aujourd’hui appel à nous Oxygen Africa dans le cadre de la production exécutive de leurs projets de tournage sur le continent africain. Cette année nous avons assuré la production exécutive de projets prestigieux pour des annonceurs tels que H&M et Decathlon entre autres. Votre carrière d’homme d’affaire prend une autre dimension en Afrique. Qu’est-ce qui vous met sur la voie ? Je n’ai jamais pensé qu’un jour je m’expatrierai mais ce fut le résultat de circonstances, de rencontres et de choix que j’ai fais. J’ai eu la chance de rencontrer un producteur, Edgar Yonkeu qui m’a fait réaliser un projet au Cameroun. C’était un télé-crochet : “Dream”, sponsorisé par Coca-Cola. Il fallait aller sur place pour tourner un spot publicitaire / clip vidéo des gagnants pour l’agence McCann Erickson Douala. Je pense que ça a été la transition entre le clip vidéo musical et le monde publicitaire. Ce monsieur m’a ensuite présenté Fabrice Sawegnon, le directeur général de l’agence Voodoo Communication (l’agence n°1 en Afrique de l’Ouest francophone) qui a su aller au-delà de mes références de clippeurs en me confiant un projet important et ambitieux quand Orange venait s’installer au Sénégal : le rebranding de l’opérateur téléphonique de l’époque, Alizé. En 2013 nous avons produit et réalisé le film “Diamono” pour Orange Sénégal gagnant du grand prix du meilleur film publicitaire au WorldWide Orange Advertising Awards avec notre partenaire et client l’agence McCann Dakar. Quand décidez-vous de vous installer définitivement sur le continent ? Le succès de ce projet réalisé pour l’agence Voodoo nous a ouvert les portes de l’Afrique. A partir de ce moment, avec mon associé, on se rend régulièrement en Afrique pour réaliser des projets audiovisuels entre 2006 et 2008. Tous les projets réalisés pour des agences de communication locales et des annonceurs m’ont permis de voir le potentiel en terme de développement d’affaire dans cette zone de l’Afrique. En mai 2009, je décide de prendre mon indépendance et c’est comme ça que je m’installe au Sénégal. A quand remonte votre première rencontre avec l’Afrique ? C’était en 2004, pour un clip vidéo du groupe franco-sénégalais, La Brigade. En 2005, on produit et réalise le clip Unité de La Fouine, qu’on a tourné sur l’île de Gorée. Gorée je l’ai vécu comme tout africain, comme tout noir qui fait la visite de cette île la première fois. Je ne sais pas comment l’exprimer, on ressent toutes les émotions, à tel point que sur la chaloupe qui nous ramenait, je me souviens qu’il y avait une ambiance particulière, tout le monde était silencieux. En tant que parisien et en tant qu’Antillais, comment as-tu vécu ton expatriation ? Etrangement, je me suis tout de suite senti à l’aise sur le continent africain. C’est peut-être les caractéristiques de mon profil mais, en tout cas, je me suis adapté quasi immédiatement. C’est devenu par la suite une véritable fierté dans mon cœur. Qui aurait dit qu’un jour je m’y installerai et m’y sentirais aussi bien ? J’y ai aussi rencontrée ma merveilleuse épouse avec qui j’ai fondé une famille. Quelles ont été les principales difficultés au niveau du business ? La difficulté principale aurait été de m’intégrer mais j’ai eu la chance de faire dès le départ les bonnes rencontres qui ont permis à mon installation de se faire dans les bonnes conditions. Par la suite la difficulté a été de développer ma structure en identifiant des profils qui pourraient partager ma vision et me permettre de consolider mes acquis sur le long terme. Comment est née l’entreprise Oxygen Africa ? A l’origine, j’étais commercial dans la société parisienne d’OCM. On a ensuite monté une première structure au Sénégal, Oxygen Line Producing Company. Peu après, il a décidé d’arrêter la production audiovisuelle pour se reconvertir dans un autre secteur en s’installant en Asie du Sud Est. J’ai entièrement repris le business en renommant la structure Oxygen Africa. Est-ce étonnant de voir que la production audiovisuelle est un secteur lucratif en Afrique ? L’Afrique est un continent jeune, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’un secteur comme celui de la production audiovisuelle se soit si vite développé car le besoin en contenu est considérable. Le continent est en pleine expansion. On sait au plan international l’intérêt que tout le monde lui porte, un engouement affiché. Sa jeunesse tient l’avenir entre ses mains. Sa population ne se contente plus du scénario qu’on souhaite lui imposer.
Votre structure emploi-t-elle aussi des locaux ? Naturellement, j’en avais fait le pari dès le départ. D’ailleurs Ousmane Fall, mon premier collaborateur au Sénégal, en est le plus bel exemple. Avec moi, il a appris le métier sur le terrain, en tant qu’assistant au départ pour devenir aujourd’hui le principal producteur de Oxygen Africa. Je pense qu’il n’y a pas un jeune de son âge qui ait comme lui plus de 200 productions de projets audiovisuels à son actif. Quand j’ai décidé de monter la plateforme de production au Sénégal, qui répond aujourd’hui aux normes internationales et est reconnue sur toute la zone de l’Afrique francophone, j’ai misé sur une équipe composée de jeunes africains très talentueux et qui font la fierté d’Oxygen Africa d’abord, et du Sénégal à travers les productions que nous faisons et qui sont visualisées partout dans le monde. L‘entreprise Oxygen Africa vous a-t-elle permis de développer d’autres projets ? Absolument. Oxygen Africa est la structure principale. Elle m’a permis de matérialiser les autres projets que j’avais l’ambition de développer. De cette maison mère est née l’enseigne Strategy Partners Consulting, un cabinet de conseil en communication institutionnelle et politique qui a eu à travailler sur des projets prestigieux tels que le film pour la promotion de l’investissement au Togo avec notre partenaire, l’agence Ellipse Communication. Fin 2015, motivé par mon cousin Smaïka, artiste compositeur, et le rappeur sénégalais Nix, j’ai créé la structure de production musicale African Victory. Quand on est artiste, on le reste. Oxygen Africa a travaillée sur le dernier clip de Booba, DKR, comment s’est négocié le projet ? Je connais Oureye Diop, la promotrice du dernier concert de Booba au Sénégal. L’équipe de Chris Macari lui a fait savoir que l’artiste voulait profiter du séjour pour tourner son clip DKR. C’est elle qui nous a recommandés. Il se trouve que nous avions déjà travaillé sur un clip de Booba (“Jimmy”) pour lequel nous avons obtenu le prix du public à l’International Music Video Festival. Travailler sur ce clip “DKR” a été un grand plaisir pour nous et une très belle expérience, que le public de Génération Cup TV a également pu vivre via le Snap du programme. On nous a récemment confirmé que l’artiste était très content. Trouvez-vous important que les expatriés puissent travailler ensemble sur le continent ? Oui. Déjà je trouve qu’Oureye Diop a été intelligente dans son approche du marché. Elle s’est appuyée sur une structure qui avait les compétences pour pouvoir accompagner ce type de projets. La réussite du clip DKR est aussi la sienne finalement. Cette entraide est aussi une orientation stratégique, par rapport à la volonté de vouloir bien faire les choses et de ne pas recommander n’importe qui à ses clients. Dans ce cadre, je crois que c’est important de pouvoir compter l’un sur l’autre et interagir. Quel conseil pourriez-vous donner à des jeunes de la diaspora qui souhaitent s’expatrier ? Je pense qu’il est essentiel de trouver le bon dosage en termes de compromis dans la façon de fonctionner sur ce continent, si on veut rester trop occidental, ça ne marchera pas, si on veut rester trop africain aussi ça ne marchera pas. Il faut avoir une grande capacité d’adaptation et de flexibilité, ne pas se mettre de barrières, avoir foi en Dieu et travailler en restant concentré sur son objectif. En tant que jeune afro caribéen installé aujourd’hui sur le continent africain, j’encourage vivement tous ces jeunes de la diaspora à revenir aux sources pour mettre à profit leurs compétences et savoir faire au service de la terre mère et de leurs rêves.
L’Afrique, loin des clichés misérabilistes, avec son milliard d’habitants représente un marché gigantesque. Une nouvelle classe moyenne émerge. Dans cet environnement de plus en plus favorable à l’entrepreneuriat, Jeremie Petit un guadeloupéen a décidé d’y investir et a crée une structure internationale. Rencontre avec un ultramarin pour qui l’Afrique est son eldorado. 97L : Pouvez-vous vous présenter ? J’ai 35 ans. Je suis d’origine guadeloupéenne mais je suis né à Paris. J’ai grandi dans le 95 et je vis à Dakar au Sénégal depuis bientôt près de 10 ans où j’exerce la profession de chef d’entreprise. Je suis fondateur de deux entités : Oxygen Africa, société de production audiovisuelle : le shooting photo, le clip vidéo, la série télé, le long métrage en passant par le film publicitaire, l’autre entité African Victory société spécialisée dans la production de projets musicaux et le développement d’artistes. 97L : Votre installation en Afrique est-ce un hasard ou une volonté délibérée ? Je dirai que c’est un peu entre les deux. J’ai un parcours d’entrepreneur un peu atypique : autodidacte, j’ai commencé dans le milieu de l’audiovisuel à Paris où j’amenais un nombre considérable de projets dans l’industrie musicale pour les majors compagnies comme Universal, Warner Music, etc… J’ai fait beaucoup de clips pour des artistes de rap et R&B, comme Rohff, Booba, La Fouine… Je pense que ce qui détermine les variations de chemin, si je puis m’exprimer ainsi, ce sont les rencontres : il y a d’abord celui qui m’a coopté sur cette structure parisienne, qui m’a permis de rentrer dans le monde de l’audiovisuel à savoir OCM Olivier Cerejo Meneses, puis la rencontre de deux hommes d’affaires africains Edgar Yonkeu, un producteur et Fabrice Sawegnon, Directeur Général du plus grand groupe de communication d’Afrique de l’Ouest qui m’a donné l’opportunité de faire tous les films publicitaires pour un opérateur historique Alizé qui devenait Orange. Ce projet a été déterminant pour mon installation en Afrique car il a eu une telle visibilité, un tel rayonnement qu’il m’a permis de développer pas mal de projets.
Nous ultramarins avons la capacité d’évoluer dans des milieux de créatifs ou d’entrepreneurs 97L : On dit souvent que nous sommes une communauté de fonctionnaires. Votre opinion ? Très bonne question et je vais citer en exemple mes parents. Depuis tout jeune, ils auraient été plus rassurés de me voir prendre une orientation professionnelle plus conventionnelle. A l’époque, ils n’étaient pas du tout favorables à mes choix de carrière dans le milieu musical. Ce sont des gens qui ont des convictions religieuses et ils m’ont inculqué certaines valeurs. Cela n’a pas été simple. Ils n’avaient pas une vision limpide de la différence entre le milieu artistique et le milieu audiovisuel. Et sans vouloir stéréotyper les familles antillaises, j’ai l’impression qu’on est plus rassuré quand les enfants prennent une direction classique. J’ai un grand respect pour les fonctionnaires, évidement, je pense juste que nous ultramarins avons la capacité d’évoluer dans des milieux de créatifs ou d’entrepreneurs selon nos envies. 97L : Vous êtes à la croisée des chemins entre l’Afrique, l’Europe et les Amériques. Les musiques porteuses sont-elles caribéennes ou africaines ? Je pense au mélange des deux. Quand on regarde aux USA, la tendance est plus une touche de dancehall qui est venue s’ajouter dans les musiques urbaines, du type trap ou rap ou hip hop. En exemple : le succès que Drake a eu avec One Dance. On voit au niveau des musiques urbaines francophones de plus en plus d’ingrédients traditionnels africains venir se mixer au hip hop français ce qui a donné l’afro-trap et explique le succès d’artistes comme MHD. 97L : L’Afrique est-ce le continent de l’avenir ? Complètement. Pour ma part, ça fait bientôt 10 ans que j’y suis. On est arrivé à un moment où le paysage audiovisuel avait besoin de réactualiser ses codes en terme en créativité. C’était en 2004 et j’ai découvert un pays, le Sénégal avec une culture de l’hospitalité extraordinaire et des possibilités de développement. Un autre pays en plein boom économique : la Cote d’Ivoire mais je pourrais vous en citer d’autres : le Mali, le Cameroun… Et en tant qu’entrepreneur, je dois dire que j’ai pu au fil des années me rendre compte que ce sentiment que j’ai eu des mes premiers pas sur ce continent était complètement fondé. Pas mal de structures françaises, des PME plus humbles y investissent, leurs fonds. C’est le continent de l’avenir, c’est là où tout se passe, avec une croissance à deux chiffres.
Mes échecs d’hier sont mes réussites d’aujourd’hui 97L : Est-il encore possible d’être un autodidacte dans votre profession ? Je vais profiter pour passer un message à toute cette jeunesse afro caribéenne et réunionnaise. Pour moi, l’important c’est la dynamique positive : l’envie de faire quelque chose. Je ne savais pas précisément ce que j’allais faire mais je savais que j’allais entreprendre. Après il faut se lever et y aller. Il y a des étapes préalables : choisir son orientation, aller vers quelque chose qui vous plaise. La passion est un élément très important : elle vous amène à faire des choses au delà de vos capacités initiales. Les études sont un élément important, c’est une base. Je n’ai pas fait de grande école et papa de deux enfants, je vais tout mettre en oeuvre pour qu’ils aient le meilleur back ground scolaire possible. Mais je considère que l’expérience professionnelle sur le terrain est primordiale. Le nombre de fois où je suis tombé, j’ai chuté et j’ai tout fait pour me relever, pour continuer à avancer est ce qui a construit ma force d’aujourd’hui. Je dis à mes collaborateurs : Mes échecs d’hier sont mes réussites d’aujourd’hui. Dans les situations négatives, il faut savoir en tirer le positif. Et c’est ce qui m’a aidé à me réaliser en tant que chef d’entreprise.
Parti de Fosses en banlieue parisienne où il a grandi, Jérémie atterrit à Dakar au Sénégal à la poursuite de ses rêves. Il y deviendra un businessman et un artiste reconnu. Pierre Cisse • Publié le 23 juin 2017 à 18h11, mis à jour le 19 octobre 2017 à 18h43 Jérémie Petit c'est JAM C, un jeune rappeur du 95 qui se lance dans la musique malgré les réticences de ses parents. Cela ne marche pas comme il le pensait, alors JAM C boucle ses valises et se pose à Dakar pour y vivre ses rêves de musique et de productions audiovisuelles. Il y monte Oxygen Africa pour les images et African Victory pour les sons, malgré des débuts difficiles. Aujourd'hui Jérémie est un businessman et un artiste reconnu qui se sent chez lui sur "la terre de ses ancêtres" pour y vivre le "rêve africain", persuadé que "la victoire sera africaine".
Il se définit comme un entrepreneur à temps plein et un musicien à temps partiel… Jérémie Petit est pourtant bien plus que cela. En 20 ans, le Guadeloupéen est devenu l’un des visages incontournables des Industries Culturelles et Créatives (ICC) du Sénégal. Président de la Commission ICC du Conseil National de l’Entrepreneuriat depuis septembre 2024, il a également été nommé, en mars 2025, à la tête de la même commission au sein de la Chambre des investisseurs européens. Son objectif ? Faire des ICC un levier d’influence pour le continent. Depuis Dakar, Jérémie Petit pense, structure et connecte les univers, avec en ligne de mire le rayonnement culturel de l’Afrique dans le monde. C’était en 2004. Jérémie Petit foulait pour la première fois le sol du continent africain. À l’époque, il est artiste, mais aussi producteur et réalisateur, évoluant en région parisienne, où il a grandi. De ses parents guadeloupéens, il hérite de l’amour des autres et de fortes valeurs familiales. De sa jeunesse, il gardera l’envie de réussir et de saisir les opportunités. C’est fort de cet esprit qu’il pose ses valises pour la première fois au Sénégal, dans le cadre de la réalisation d’un clip. Après plusieurs allers-retours, la connexion s’impose. Sur ce territoire, riche de rencontres et d’énergies, il décide de s’installer. Depuis, il a fondé la société de production audiovisuelle Oxygen Africa ainsi que le label African Victory. Parmi les marques accompagnées par « l’Oxygen des marques » : Orange, Samsung ou encore H&M. Sa trajectoire bascule dans une nouvelle dimension en septembre 2024, avec sa nomination à la présidence de la Commission ICC du Conseil National de l’Entrepreneuriat du Sénégal. En mars 2025, il prend les rênes de la même commission à la Chambre des investisseurs européens. Derrière ces rôles, une même ambition : structurer les ICC comme levier central du développement économique sénégalais. « Ce ne sont pas des disciplines périphériques. Elles génèrent de la valeur, de l’emploi, du récit. Elles sont au cœur de l’influence et de la diplomatie culturelle », plaide cet acteur de la culture. À travers ces deux instances, il veut bâtir des ponts entre le tissu entrepreneurial local et les investisseurs internationaux, et replacer les artistes, producteurs, auteurs au centre de la stratégie nationale. Sa méthode : connecter les univers, mobiliser les institutions, avec une boussole constante : faire de la culture un vecteur de souveraineté et de rayonnement pour l’Afrique. La culture comme porte-drapeau Derrière les deux dernières nominations de Jérémie Petit, une reconnaissance institutionnelle de son engagement. « Ce n’est pas anodin. Le président du CNE m’a appelé un jour, et avec les membres du Conseil, ils m’ont confié la présidence de la commission ICC. Peu après, à la Chambre des investisseurs européens, on m’annonce la création d’une nouvelle commission sur ce même champ. Et là encore, on me propose d’en prendre la tête. Ça m’a confirmé qu’il y avait une attente, une conscience nouvelle de l’importance stratégique des ICC pour le Sénégal. » Ces nouvelles responsabilités, il les prend très au sérieux. « Je travaille à créer un pont entre ces deux entités. Mon idée, c’est que la force institutionnelle du CNE, ancrée dans le tissu local, et le réseau européen de la Chambre puissent s’enrichir mutuellement. L’un doit bénéficier à l’autre. On ne peut pas bâtir l’avenir des ICC dans des silos. Il faut des passerelles. » En effet, pour lui, la culture et la créativité sont des leviers économiques majeurs et doivent être considérées comme tels. « Je le dis souvent : les ICC, c’est le ministère de l’image d’un pays. On parle de soft power, mais c’est bien plus que ça. C’est de la diplomatie, du tourisme, de l’influence, de l’emploi. Quand on entend une chanson sénégalaise à la radio, qu’on voit un film, qu’on goûte une cuisine locale dans une série ou qu’on découvre un lieu dans une pub, ce sont des éléments concrets qui déclenchent du désir, de l’intérêt, de la consommation, voire de l’installation. C’est un secteur transversal. » À l’instar du Nigeria ou de la Côte d’Ivoire, Jérémie Petit espère que de nouvelles stratégies vont être déployées à l’échelle de l’État. « On a vu les industries créatives du Ghana ou du Nigeria peser dans les festivals, les classements, les tendances mondiales. Et le Sénégal ? Il a tous les atouts. Mais il faut structurer, accompagner, financer, visibiliser. C’est le rôle de ces commissions. » Itinéraire d’un citoyen du monde Des ponts, Jérémie Petit espère aussi en construire entre le Sénégal et le reste du continent africain, mais aussi avec l’Europe et les territoires ultramarins. « Je pense que le lien entre les Outre-mer et le continent doit se renforcer. Il y a des histoires communes, une sensibilité partagée, des savoir-faire qui se répondent. Mon rôle, c’est aussi de montrer que tout le monde a sa place dans cette conversation. » Derrière ces discours tournés vers les autres et vers le monde, un parcours intime : celui d’un homme qui a trouvé sur le continent africain un profond ancrage. Ces identités multiples, des Antilles à la banlieue parisienne, en passant par l’Afrique, Jérémie Petit les revendique. « Je crois profondément que mon parcours m’a construit comme ça : un être tissé de plusieurs mondes, de plusieurs langages, de plusieurs rythmes. » En région parisienne, ces cultures se croisent. Sa musique l’emmènera encore plus loin. « Je n’étais pas prédestiné à l’entrepreneuriat. Mais la musique m’a conduit là. Il fallait produire, organiser, défendre nos projets. Et petit à petit, j’ai découvert un autre monde : celui de la production audiovisuelle. Quand je suis arrivé au Sénégal pour la première fois, j’ai ressenti quelque chose de fort. Une énergie brute. Je suis revenu l’année suivante. Puis encore l’année d’après... » En 2009, il s’installe à Dakar. Trois ans plus tard, il fonde la société de production audiovisuelle Oxygen Africa. « J’ai senti que je pouvais bâtir, créer, proposer. Il y avait tout à faire, et ça me galvanisait. Le Sénégal est devenu chez moi. » Une vision sur le long terme Pour Jérémie Petit, les prochaines années seront déterminantes. Avec Oxygen Africa, il compte développer de nouvelles orientations vers la fiction, les séries, les formats documentaires. « On veut raconter nos histoires. Nos véritables histoires. Celles qui ne passent pas par le prisme de l’exotisme ou de la pauvreté. Des récits modernes, complexes, drôles, puissants. Des histoires africaines et caribéennes qui parlent au monde. » Avec le label African Victory, il veut impulser d’autres dynamiques musicales. « Ce label doit permettre de créer des œuvres musicales qui nourrissent nos projets audiovisuels, qui accompagnent nos films, nos campagnes. La musique fait partie intégrante de notre vie. » Il regarde également vers les grands rendez-vous à venir, avec notamment les Jeux Olympiques de la Jeunesse de 2026, organisés pour la première fois sur le continent africain, au Sénégal. « C’est un moment clé. Il va falloir raconter cet événement, le documenter, le mettre en lumière. Et je veux que mon expertise soit utile à ça. Qu’on puisse porter une narration forte, authentique, valorisante. » Cette quatrième édition des Jeux Olympiques de la Jeunesse se tiendront pendant deux semaines, fin octobre 2026. L’occasion pour tous ceux qui y participeront de s’accomplir à travers un rendez-vous unique et historique. « Je crois beaucoup à la notion de destin. Ce n’était pas écrit que je sois ici, mais tout m’y a conduit. Et aujourd’hui, je veux faire fructifier tout ce que j’ai reçu. Pour les autres. Pour les jeunes, pour ceux qui cherchent encore leur place. » Abby Said Adinani
Le pari de la réussite, de Paris à Dakar
Jérémie Petit est un entrepreneur et homme d’affaires d’origine guadeloupéenne né à Paris dans le 17ème arrondissement un 17 Mai 1982, et ayant grandit en banlieue parisienne dans le département du Val d’Oise dans le 95 en France. Il fonde en 2012 la société de production audiovisuelle Oxygen Africa (www.oxygen-africa.com) dont le premier cœur de métier est la production audiovisuelle publicitaire pour des annonceurs dans tous les secteurs d’activité et agences de publicité en Afrique et à l’internationale. En 2013 il assure la production exécutive du clip vidéo « Jimmy » de l’artiste international francophone Booba qui remporte le Prix du Public à L’International Music Video Festival. La même année il produit le Film Publicitaire Orange Sénégal « Diamono » qui remporte le Grand Prix du Meilleur Film Publicitaire au "Worldwide Orange Advertising Awards". En 2015 il produit le Film Publicitaire pour Canal + Afrique « Ramadan » Shortlisté au African Cristal Festival. En 2015 il fonde la société de production musicale "African Victory" (www.african-victory.com) Label avec lequel il produit plusieurs projets musicaux dont l’Album "Excuse My Wolof" signant le retour au devant de la scène de l’Artiste d’origine sénégalaise : Nix.
En 2016 il produit pour la société de production du Réalisateur Chris Macari le clip "DKR" de l’Artiste Booba. La même année il assure la production exécutive du Film Publicitaire H&M « World Recycle Week » qui remporte le prix Silver aux Epica Awards. En 2017 il entre avec Oxygen Africa la même année dans le secteur de la production cinématographique avec la production exécutive de deux longs métrage : 🎥 Amin réalisé par Philippe Faucon 🎬 https://m.imdb.com/fr/video/vi2517416729/?playlistId=tt7434928&ref_=ext_shr_lnk Sélectionné à La Quinzaine des Réalisateurs au 71ème Festival de Cannes en 2018. 🎥 Staff Only (Le Rêve de Martha) 🎬 https://www.imdb.com/fr/video/vi670416665/?ref_=ext_shr_lnk Sélectionné au 69èmes Festival de Berlin en 2019. En 2018, Jérémie Petit devient partenaire stratégique dans le développement d’un projet de création d’une Maison de Couture Parisienne dans le secteur de la mode et du luxe en France (www.hauteepicure.com). En 2024 il produit le Film Publicitaire "Mo Koy Yëngël" en partenariat avec l’agence "Exelsior" pour l’annonceur et opérateur téléphonique au Sénégal "Kirene avec Orange"qui remporte le prix du Meilleur Film catégorie Craft Humour au African Crystal Festival 2024.
Engagement Citoyen et Associatif : En Janvier 2024 il devient membre de la Chambre des Investisseurs Européens au Sénégal | EuroCham ( https://www.eurocham.sn/ ) En Avril 2024 il devient membre du Conseil National de l’Entreprenariat | CNE ( https://cne-sn.com/ ) Quelques mois après son intégration dans ces organisations patronales, le Conseil National de l’Entreprenariat | CNE le nomme Président de sa Commission des Industries Culturelles et Créatives | ICC Il s’en suivra une seconde nomination de la Chambre des Investisseurs Européens au Sénégal | EuroCham qui crée une Commission Industries Culturelles et Créatives | ICC et lui en confie la présidence.
2007
Clip Sniper - Trait pour Trait
2013
Clip Booba - Jimmy
2013
Film publicitaire DIAMONO
À l’origine de cette volonté de structurer et dynamiser cette filière au sein Eurocham Sénégal Jérémie Petit, Directeur Général d’Oxygen Africa, membre d’Eurocham Sénégal, est désigné Président de la Commission ICC. Entrepreneur créatif avec vingt ans de carrière, il a investi dans les secteurs audiovisuel, musical et mode, et mettra son expertise au service du développement des Industries Culturelles et Créatives et sa mise en lumière au sein du réseau d’Eurocham Sénégal.
Directeur Général Oxygen Africa
Liberté 6 Nord, Lotissement 17, BP 17097, Dakar - Sénégal 🇸🇳